Cette section propose une orientation basique dans le monde Debian pour les débutants. Si vous utilisez un système de type Unix depuis un certain temps déjà, vous connaissez probablement déjà tout ce qui est expliqué ici. Utilisez-la alors en cas de doute.
Après l'installation du système Debian sur votre PC, vous devez apprendre quelques trucs pour le rendre utile. Voici un apprentissage express.
Après redémarrage du système, il vous présentera soit l'écran de connexion graphique, soit l'écran de connexion en mode texte, selon votre sélection initiale de paquets. Pour simplifier, si c'est l'écran de connexion graphique qui vous est présenté, appuyez sur Ctrl-Alt-F1 [1] pour avoir l'écran de connexion en mode texte.
Supposons que le nom de votre machine est foo, alors l'invite de connexion ressemble à cela :
foo login:
Tapez root, appuyez sur la touche Entrée et tapez le mot de passe que vous avez choisi lors de l'installation. Sur un système Debian, selon la tradition Unix, le mot de passe est sensible à la casse. Ensuite, le système donne un message d'accueil, vous présente l'invite de commande root et attend vos commandes. [2]
foo login: root Password: Last login: Sun Oct 26 19:04:09 2003 on tty3 Linux foo 2.4.22-1-686 #6 Sat Oct 4 14:09:08 EST 2003 i686 GNU/Linux Most of the programs included with the Debian GNU/Linux system are freely redistributable; the exact distribution terms for each program are described in the individual files in /usr/share/doc/*/copyright Debian GNU/Linux comes with ABSOLUTELY NO WARRANTY, to the extent permitted by applicable law. root@foo:root#
Vous êtes prêt à administrer le système depuis cette invite de commande root. Le compte root est aussi appelé compte super-utilisateur ou utilisateur privilégié. Depuis ce compte, vous pouvez tout faire :
Partager l'accès au compte root en donnant son mot de passe est une très
mauvaise idée. Utiliser des programmes comme sudo(8)
est le bon
moyen de partager des privilèges administratifs.
Notez qu'il est considéré comme une bonne habitude Unix de se connecter d'abord
avec un compte non-privilégié même lorsque vous comptez administrer le système.
Utilisez des commandes comme sudo, super, ou su
-c pour obtenir un accès limité aux privilèges dont vous avez besoin.
Voir Travailler de façon sûre –
sudo
, Section 9.2.4. [3]
Je crois qu'apprendre à utiliser un système informatique est comme apprendre
une langue étrangère. Bien que les didacticiels soient utiles, il faut
pratiquer avec des outils d'aide. Dans ce contexte, je crois qu'il est bon
d'installer quelques paquets comme mc
, vim
,
lynx
, doc-linux-text
et debian-policy
.
[4]
# apt-get update ... # apt-get install mc vim lynx doc-linux-text debian-policy ...
Si ces paquets sont déjà installés, rien ne sera installé.
Pendant l'installation, vous avez normalement créé un compte utilisateur non-privilégié qui reçoit les e-mails envoyés au compte root. [5] Puisque vous ne voulez pas utiliser ce compte utilisateur pour les activités d'apprentissage suivantes, vous devriez créer un autre compte utilisateur.
Supposons que ce nouvel utilisateur est penguin, tapez alors :
root@foo:root# adduser penguin ... répondez à toutes les questions
le créera. [6] Avant d'aller plus loin, apprenons quelques trucs d'abord.
Dans le système Debian par défaut, il y a six pseudo-terminaux indépendants disponibles, c'est-à-dire que vous pouvez utiliser l'écran du PC comme six terminaux VT-100. Changez de l'un à l'autre en appuyant sur la touche Alt gauche et l'une des touches F1–F6 simultanément. Chaque pseudo-terminal permet de se connecter indépendamment sur un compte. L'environnement multi-utilisateur est l'une des grandes caractéristiques d'Unix et l'on en prend l'habitude.
Si vous appuyez accidentellement sur Alt-F7 sur un système qui exécute X Window System et que s'affiche un écran graphique, la console en mode texte peut être obtenue en appuyant sur Ctrl-Alt-F1. Changez de console et revenez à la première pour vous habituer à ces commandes.
Comme tout autre système d'exploitation moderne où les fichiers sont mis en cache en mémoire, Debian a besoin d'être arrêté proprement avant que le courant ne soit coupé sans danger pour les fichiers. Voici la commande pour arrêter le système depuis l'invite de commande root :
# shutdown -h now
Ceci est pour le mode multi-utilisateur normal. Si vous êtes en mode mono-utilisateur, utilisez la commande suivant depuis l'invite de commande root :
# poweroff -i -f
Autrement, vous pouvez taper Ctrl-Alt-Suppr pour arrêter le système. [7]
Attendez jusqu'à ce que le système vous affiche « System halted » (NdT : système arrêté), puis coupez le courant. Si APM ou ACPI est activé dans le BIOS et sous Linux, le système s'éteindra puis coupera l'alimentation par lui même. Voir Grande capacité mémoire et arrêt automatique, Section 3.7.4 pour plus de détails.
Maintenant vous êtes prêt à jouer avec le système Debian sans risque tant que vous utilisez ce compte utilisateur non-privilégié penguin. [8] Connectons-nous au compte penguin. Si vous êtes à l'invite de commande root, tapez Ctrl-D [9] pour fermer le compte root et retourner à l'invite de connexion. Entrez le nouveau nom d'utilisateur penguin et son mot de passe. [10] L'invite de commande suivante sera affichée :
penguin@foo:penguin$
À partir de maintenant, les exemples seront donnés avec une invite de commande simplifiée. J'utiliserai :
Nous allons démarrer l'apprentissage du système Debian de la façon facile Midnight Commander (MC), Section 4.2 puis plus tard de la façon normale Environnement de travail de type Unix, Section 4.3.
Midnight Commander (MC) est le « couteau suisse » GNU pour la console Linux et autres environnements de terminaux. Il donne aux débutants une expérience de la console avec des menus qui sont plus facile à apprendre que les commandes Unix standard.
Utilisez cette commande pour explorer le système Debian. C'est le meilleur moyen d'apprendre. Explorez ces quelques endroits clé en utilisant les touches du curseur et Entrée :
/etc
et ses sous-répertoires.
/var/log
et ses sous-répertoires.
/usr/share/doc
et ses sous-répertoires.
/sbin
et /bin
Afin que MC change de répertoire de travail lorsqu'on le quitte, il faut éditer
~/.bashrc
(ou /etc/bash.bashrc
, appelé depuis
.bashrc
), comme détaillé dans sa page de manuel,
mc(1)
, dans l'option -P. [11]
$ mc
Toutes les opérations sur fichiers peuvent être effectuées depuis les menus de MC, moyennant un effort minimal de la part de l'utilisateur. Appuyez sur F1 pour obtenir l'écran d'aide. Vous pouvez jouer avec MC en utilisant simplement les touches du curseur et les touches de fonction. [12]
Par défaut on a deux panneaux contenant la liste des fichiers de répertoires.
Un autre mode utile est de configurer la fenêtre de droite sur
"information" pour voir l'information sur le type de privilèges, etc.
Ci-dessous, quelques raccourcis clavier essentiels. Avec le démon
gpm
, on peut aussi utiliser une souris. (Vérifiez d'avoir appuyé
sur la touche Majuscule pour obtenir le comportement normal concernant le
« couper/coller » dans MC.)
cd
changera le répertoire affiché à l'écran.
cp
ou mv
associées
avec l'édition en ligne de commande.
L'éditeur interne possède une manière intéressante de procéder à un copier-coller. Presser la touche F3 marque le début de la sélection, une seconde fois F3 marque la fin de la sélection et met celle-ci en surbrillance. Ensuite vous pouvez bouger votre curseur. Si vous appuyez sur F6, la zone sélectionnée sera déplacée jusqu'à l'endroit où se trouve le curseur. Si vous pressez sur F5, la zone sélectionnée sera copiée et insérée à l'endroit où se trouve le curseur. F2 sauvera le fichier. F10 vous fera quitter l'éditeur. La plupart des raccourcis clavier fonctionnent intuitivement.
Cet éditeur peut charger un fichier au démarrage :
$ mc -e fichier_à_éditer $ mcedit fichier_à_éditer
Il ne s'agit pas d'un éditeur multi-fenêtres mais on peut faire usage de plusieurs consoles Linux pour atteindre le même effet. Pour copier d'une fenêtre sur l'autre, utilisez les touches Alt-Fn pour basculer d'une console virtuelle à l'autre et utilisez « File->Insert file » ou « File->Copy to file » pour déplacer une portion d'un fichier dans un autre fichier.
Cet éditeur interne peut être remplacé par n'importe quel autre éditeur externe de votre choix.
De plus, de nombreux programmes utilisent les variables d'environnement
EDITOR ou VISUAL pour décider quel éditeur utiliser.
Si vous n'êtes pas à l'aise avec vim
, configurez ces variables sur
mcedit en ajoutant ces lignes dans le fichier
~/.bashrc
:
... export EDITOR=mcedit export VISUAL=mcedit ...
Je recommande vraiment de positionner ces variables à vim si c'est
possible. Utiliser fréquemment les commandes de vim
est une bonne
chose à faire, puisqu'elles sont toujours présentes dans le monde Linux/Unix.
[13]
MC possède un visionneur intelligent. C'est un très bon outil pour chercher
des mots dans des documents. Je l'utilise toujours pour lire les fichiers qui
sont dans le répertoire /usr/share/doc
. C'est la manière la plus
rapide de surfer dans la masse d'informations sous Linux. Ce visionneur peut
être chargé directement ainsi :
$ mc -v fichier _à_voir
Faites Entrée sur un fichier, et le programme approprié vous montrera le contenu du fichier. Il s'agit là d'une possibilité très utile de MC.
exécutable : Exécute la commande fichiers man, html : Envoie le contenu à un visionneur fichiers tar.gz, deb : Affiche le contenu comme sous-répertoire
Afin de permettre à ces possibilités de visualisation de fonctionner, les
fichiers visionnables ne doivent pas être exécutables. Changez leur statut en
utilisant la commande chmod
ou via le menu de MC.
MC peut être utilisé pour accéder à des fichiers sur l'Internet via FTP. Accédez au menu avec la touche F9, puis tapez `p' pour activer le système de fichiers FTP. Entrez une URL sous la forme username:passwd@hostname.domainname, ce qui permettra d'être dans un répertoire distant comme s'il était local.
Essayez http.us.debian.org/debian comme URL et parcourez l'archive de Debian. Voir Les archives Debian, Section 2.1 pour son organisation.
Bien que MC vous permette de faire presque tout, il est très important d'apprendre comment utiliser les outils en ligne de commande depuis l'invite du shell et de devenir familier avec l'environnement de travail de type Unix. [14]
Dans un environnement Unix, quelques combinaisons de touches ont une signification particulière. [15]
Le shell par défaut, bash
, permet d'éditer l'historique des
commandes et de compléter les commandes en appuyant sur la touche Tab pour
aider son utilisation interactive.
D'autres combinaisons de touches à se rappeler :
Ici, afin d'utiliser une souris avec la console en mode texte, vous devez avoir
gpm
en démon. [17] Voir Configuration de la
souris, Section 3.3.
Apprenons les commandes Unix de base. [18] Essayez toutes les commandes suivantes depuis le compte non-privilégié penguin :
..
et .
)
foo
du
répertoire courant ou dans le répertoire listé dans la variable
CDPATH. Voir la commande cd
dans
builtins(7)
.
/foo
.
/etc/motd
avec l'afficheur par défaut. Voir
command < foo, Section
4.3.10.9. [21]
junkfile
.
foo
vers un nouveau fichier
bar
.
junkfile
.
foo
en bar
.
foo
vers un nouvel emplacement avec
le nouveau nom bar/baz
. Le répertoire
bar
doit exister.
foo
non lisible et non modifiable pour
les autres utilisateurs. (non exécutable pour tous)
foo
lisible mais non modifiable pour
les autres utilisateurs. (non exécutable pour tous)
foo
lisible mais non modifiable pour
les autres utilisateurs. (exécutable pour tous)
exim
ou exim4
. Apprenez les
expressions rationnelles avec la page de manuel grep(1)
en tapant
man grep. [22]
foo
pour créer foo.gz
avec le codage Lempel-Ziv (LZ77).
foo.gz
pour créer
foo
.
foo
pour créer
foo.bz2
avec l'algorithme de compression de texte
Burrows-Wheeler, et le codage Huffman. (Meilleure compression que
gzip
)
foo.bz2
pour créer
foo
.
foo.tar
.
foo.tar.gz
.
foo.tar.bz2
. [23]
bar/
dans l'archive
foo.tar
.
bar/
dans l'archive
compressée foo.tar.gz
.
bar/
dans l'archive
foo.tar.bz2
. [24]
README.gz
avec l'afficheur
par défaut.
foo
avec le contenu décompressé de
README.gz
.
README.gz
à la fin du fichier
foo
. (S'il n'existe pas, le crée d'abord.)
Parcourez les répertoires et jetez un coup d'oeil au système avec les commandes ci-dessus. Si vous avez des questions sur ces commandes de la console, consultez la page de manuel. Par exemple, ces commandes permettent de démarrer :
$ man man $ man bash $ man ls
C'est aussi le bon moment pour apprendre à utiliser vim
en
appuyant sur la touche F1. Vous devriez au moins lire les 35 premières lignes.
Ensuite, faites le didacticiel en déplaçant le curseur sur |tutor|
et en appuyant sur Ctrl-]. Voir Editeurs, Chapitre
11 pour en savoir plus sur les éditeurs.
Notez que beaucoup de commandes Unix, y compris celles de GNU et BSD, affichent une aide brève si vous les exécutez de l'une des façons suivantes (ou parfois sans argument) :
$ commandname --help $ commandname -h
Essayez aussi les exemples de Astuces Debian, Chapitre 8 pour apprendre.
/dev/null
etc./proc
Voir X, Section 9.4.
Le système X Window peut être démarré automatiquement avec un démon de
connnexion comme xdm
ou depuis la console en tapant :
$ exec startx
Comme l'environnement X peut être utilisé avec différents gestionnaires de fenêtres, leurs interfaces utilisateur peuvent sensiblement varier. Rappelez-vous que cliquer avec le bouton droit sur la fenêtre principale permet d'afficher un menu. Celui-ci est toujours est disponible.
Si vous ne trouvez pas une entrée du menu, installez le paquet correspondant. Voir Bases de la gestion de paquets Debian, Section 6.2.
Les commandes au clavier suivantes sont importantes à se rappeler lorsque l'on est dans l'environnement X Window :
Je vous recommande de lire les guides-clé du The Linux Documentation Project:
Guides
:
sysadmin-guide
/usr/share/doc/sysadmin-guide/html/index.html
http://www.tldp.org/LDP/sag/index.html
(not available)
(not applicable)
http://www.tldp.org/LDP/nag2/index.html
rutebook
(from non-free)
/usr/share/doc/rutebook/
http://www.icon.co.za/~psheer/book/index.html.gz
Voir Support Debian, Chapitre 15 pour plus de ressources.
Guide de référence pour Debian
1.08-3, dim 01 mai 2005 07:45:18 UTCosamu@debian.org
gerbs@free.fr